LES TEMOIGNAGES

Découvrez comment certains contribuent au développement durable

« Dépenser le maximum de son énergie avant de quitter le sol »

Kristoffer BERGER

30 ans

Porteur du projet

LowCo

Projet d’application pour mettre en valeur les petits producteurs, artisans, commerçants, qui sont locaux, dans une démarche durable et qui essaient de mettre en œuvre un changement positif pour la société.

https://lowco.org/

Avec son projet LowCo, Kristoffer répond à l’objectif de développement durable n°12

Infos : objectifs de développement durable

Dans quel état d’esprit étiez-vous en tant qu’étudiant concernant la société ? Concernant votre avenir ?

Je suis naturellement très sensible à la justice, et au désir d’avoir une économie qui soit juste, et à l’environnement de manière générale. J’ai d’abord eu quelques expériences professionnelles qui m’ont fait me rendre compte que dans chaque secteur d’activité, on est très loin d’un modèle durable. Puis la découverte du livre « Végétal City » de Luc Schuiten, qui est un architecte-urbaniste, qui nous plonge dans des villes désirables, dans lesquelles l’humain est réconcilié avec la nature, m’a fortement marqué, et fait prendre conscience du poids des structures et de l’environnement physique dans lequel on évolue. Ensuite je me suis décidé à suivre des études de sciences politiques, et je me suis mis à mettre chaque enseignement en relief avec ce désir d’accélérer la transition vers un modèle de société plus durable.

Qu’est-ce qui vous a mené à entreprendre dans le sociétal ?

C’est beaucoup d’influences différentes qui a un moment viennent converger vers une idée. J’ai fait beaucoup de recherches sur des initiatives de transition locales et je trouvais cela passionnant. Je me suis également questionné sur ce qui pourrait rendre ces initiatives plus accessibles, et cela m’est apparu à un moment que les technologies de l’information et de la communication étaient des outils absolument fabuleux, et pourtant sous-exploités dans les initiatives de développement durable : il n’y a rien de tel qu’Internet pour développer des outils d’intelligence collective, et arriver à faire en sorte que tout le monde puisse participer à la création d’information et à y accéder.

Quels sont vos premiers pas en tant qu’entrepreneur ? Vos premiers succès ? Vos principales difficultés ?

J’ai eu la chance d’être bien entouré, de personnes avec des compétences, des expériences et des points de vue complémentaires. Au fil du temps, on vraiment peaufiné notre proposition, rencontré de plus en plus d’acteurs. Et il y a un effet boule de neige qui fait qu’à un moment, on arrive à avoir du soutien d’un certain nombre d’organisations, ministères, etc…

Il y a aussi un certain nombre de difficultés. Il faut vraiment être solidement accroché parce qu’il y a beaucoup de moments de solitudes, dans le « creux de la vague ». J’aime bien utiliser cette image de l’avion, qui doit dépenser le maximum de son énergie avant de quitter le sol : on met énormément d’énergie pour que le projet démarre, et puis il ne se passe rien pendant une période, pour autant il ne faut pas lâcher l’affaire, continuer, et il y a un moment où on sent que cela commence à décoller. Lancer un projet cela demande donc beaucoup d’endurance et de convictions.

Dans quelle mesure voyez-vous votre projet entrepreneurial comme une réponse aux défis sociétaux qui se posent aujourd’hui ?

Notre activité veut mettre en avant ceux qui promeuvent une consommation et une production responsables, et d’arriver le mieux possible à qualifier l’information pour échapper à une forme d’obésité de l’information tant nous en sommes bombardés. On est dans une société où on est de plus en plus sollicités dans tous les sens, et notre objectif c’est vraiment de simplifier l’accès à l’information et à sortir de la « cacophonie » des labels et autres… Notre défi à nous, c’est un défi « d’empowerment », c’est-à-dire de faire en sorte que les consommateurs se rendent compte de leur pouvoir d’influence sur leur environnement direct, en valorisant la consommation dans leur quartier, l’économie durable qui émerge autour d’eux. On a souvent l’impression d’être un tout petit maillon d’une énorme chaîne, cela peut parfois pousser à se désolidariser du monde dans lequel on vit, alors que c’est totalement faux. On a réellement un impact direct, qui est énorme. C’est donc afin de consommer autrement que l’on a créé notre société.

Quel conseil souhaitez-vous adresser à la nouvelle génération des aspirants entrepreneurs ?

Prendre son temps. On vit dans une époque particulièrement complexe, et il y a énormément de choses à prendre en considération pour avoir vraiment une idée claire de ce qu’on peut offrir. Il faut à la fois prendre le temps de voir comment on peut, par son activité, enclencher un changement positif, et prendre le temps pour savoir ce qui nous parle nous, personnellement.

 

*This publication has been produced with the assistance of the European Union. The contents of this publication are the sole responsibility of POSECO and can in no way be taken to reflect the views of the European Union or of ALDA.