LES TEMOIGNAGES

Découvrez comment certains contribuent au développement durable

« Permettre à ces artistes de s’exprimer auprès d’un public plus large, autour d’une thématique engagée »

Céline NEEF DE SAINVAL et Laly DEBLON

24 et 23 ans

Fondatrices de

SUBLAB

SUBLAB, c’est l’ambition de 3 jeunes passionnés d’art, sous toutes ses formes, de produire des évènements artistiques multidisciplinaires et engagés, dans des lieux atypiques.

https://www.facebook.com/SubculturalLaboratory/

Avec leur projet SUBLAB, Céline et Laly répondent à l’objectif de développement durable n°4

Infos : objectifs de développement durable

Dans quel état d’esprit étiez-vous en tant qu’étudiant concernant la société ? Concernant votre avenir ?

Céline : Après des études à l’IHECS en éducation socio-culturelle et éducation permanente, j’ai commencé à organiser des évènements dans ma ville, donc j’avais déjà ce statut d’étudiant indépendant, donc avec déjà cet idée d’entreprendre. Sauf que les évènements que j’organisais n’étaient pas spécialement culturels, alors que j’adorais l’aspect artistique de l’évènementiel. C’est un voyage à Berlin, où j’ai découvert la force de la sous-culture qui m’a mis le pied à l’étrier. En revenant à Bruxelles, j’ai postulé avec mon projet au programme IHECS Entrepreneurs organisé par Group One au Village partenaire, et des gens ont cru en moi, j’ai donc pris conscience que c’était possible.

J’ai beaucoup été dans le milieu artistique dans ma jeunesse (théâtre, danse, musique), et je me suis rendue compte qu’être un artiste émergeant en Belgique c’était difficile et mal encadré. Je voulais permettre à ces artistes de s’exprimer auprès d’un public plus large, autour d’une thématique engagée, en accord avec mes valeurs que j’ai développées avec mes études, qui m’ont sensibilisé notamment aux problématiques Nord-Sud.

Laly : J’ai fait des études en coopération internationale, qui m’a sensibilisé aux thématiques sociales. Mais c’est l’organisation de plusieurs évènements par la suite dans mon cadre privé qui m’a poussé à me lancer dans des études d’évènementiel. C’est à ce moment-là que nos chemins se sont croisés avec Céline. J’ai personnellement toujours voulu être entrepreneure, être mon propre patron et créer mon projet. Je ne pensais juste pas que cela arriverait si vite.

Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre dans le sociétal ?

Céline : Durant mon Master à l’IHECS, j’ai participé à un projet de mémoire médiatique où j’ai réalisé un documentaire sur l’entreprenariat éthique : on a suivi des porteurs de projets qui décidaient d’avoir une approche éthique et durable. C’était donc assez naturel pour moi qu’il y ait un aspect sociétal dans notre projet.

Quels ont été vos premiers pas en tant qu’entrepreneur ? Vos premiers succès ? Vos principales difficultés ?

Notre première victoire a été notre campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank, qui s’est très bien passée, nous avons même dépassé le montant demandé. On a pu, à travers de ce crowdfunding, intéresser des gens pour diverses raisons (positionnement artistique, festif, écologique). C’est ensuite le succès de nos premiers évènements qui  s’est très bien déroulé et nous a donné satisfaction, le public a répondu présent. On se sent donc réellement soutenu par une communauté, qui va au-delà de nos cercles (artistes et fondateurs) et qui est en attente constante d’évènements. Par ailleurs, le fait que nous ne mettons jamais l’équipe en avant, mais plutôt les artistes, développe chez eux un réel sentiment d’appartenance, ils s’identifient au projet SUBLAB, et c’est très cohérent avec notre volonté de créer une communauté et des interconnexions entre les artistes. Dans cette optique, des projets de collaborations étonnants entre plusieurs disciplines ont été montés entre artistes.

Une des difficultés est de rester cohérents avec nos valeurs dans l’organisation des évènements, et cela passe par des détails qui parfois nous échappent, notamment dans l’exploitation d’un maximum de ressources locales. L’autre difficulté est financière, étant donné que le projet ne nous permet pas à cette heure-ci de nous rémunérer, et qu’il est difficile d’obtenir des aides boursières pour les jeunes étudiants entrepreneurs.

Dans quelle mesure voyez-vous votre projet entreprenariat comme une réponse aux défis écologiques et sociétaux qui se posent aujourd’hui ?

Le monde de l’évènementiel produit beaucoup de déchets, donc il y avait clairement une opportunité de résoudre quelque chose à ce niveau-là. C’est une problématique à laquelle on voulait répondre dès le départ, que cela fasse partie de l’ADN de nos évènements : on a investi dans des gobelets réutilisables, dans un bar en bois, on travaille uniquement avec des fournisseurs et des partenaires locaux. L’exploitation de lieux pour nos évènements est aussi en accord avec la thématique sociétale, dans le sens où on vise vraiment à exploiter des lieux méconnu, atypiques, mais sous-utilisés, en transition ou vacants, ce qui  permet de redynamiser certains espaces de la ville. La promotion des artistes émergents rejoint également la thématique sociétale. Le but est d’avoir, pas nos actions, un maximum d’impact social.

Sur quel plan situez-vous votre contribution à la construction à un avenir meilleur ?

Nous souhaitons par nos évènements, permettre un espace de réflexion, par diverses performances artistiques, autour de thématiques d’engagement comme le développement durable, l’écologie, la justice sociale ou la diversité culturelle.

Nous avons le sentiment que le problème des évènements artistiques multidisciplinaires et expérimentaux aujourd’hui à Bruxelles, c’est qu’ils s’adressent généralement à un public assez restreint d’amateurs. Notre but, c’est de démocratiser ce genre d’évènements pour l’ouvrir à un public plus large et ainsi diffuser nos thématiques d’engagement de nos évènements plus amplement.

Quel conseil souhaitez-vous adresser à la nouvelle génération des aspirants entrepreneurs ?

A partir du moment où vous avez confiance en votre projet, l’important c’est d’y croire et de s’y tenir. Mais la condition est de bien ancrer les bases du projet, au niveau de la définition du concept, des soutiens, mais aussi dans l’évaluation des fonds à engager, et seulement une fois tout cela bien clair, foncer.

 

*This publication has been produced with the assistance of the European Union. The contents of this publication are the sole responsibility of POSECO and can in no way be taken to reflect the views of the European Union or of ALDA.