LES TEMOIGNAGES

Découvrez comment certains contribuent au développement durable

« réinventer le métier de cuisinier  »

Jérôme HUBERT

30 ans

Créateur du restaurant bio et local

Au Marché Noir

 

Au cœur de la commune de Saint-Gilles en région bruxelloise, une initiative citoyenne de deux entrepreneurs fait du bruit dans la capitale… En collaboration directe avec les producteurs, le petit restaurant propose de bons plats biologiques issus de l’agriculture locale, à un prix résolument accessible.

https://aumarchenoir.myshopify.com/

https://www.facebook.com/aumarchenoir/

Avec son projet Au Marché Noir, Jérôme répond à l’objectif de développement durable n°3

Infos : objectifs de développement durable

Dans quel état d’esprit étiez-vous en tant qu’étudiant concernant la société ? Concernant votre avenir ?

J’étais réellement dans l’insouciance et l’inconscience, avec peu de vision durable et à long terme. C’est plus tard dans le parcours professionnel que j’ai été en rupture par rapport à cet état d’esprit. J’ai vite su que je voulais travailler dans la cuisine, et c’est en travaillant en tant que cuisinier que j’ai eu une prise de conscience par rapport à ce métier, à la façon dont il fonctionnait (horaires, salaires, produits, rapports de vente aux clients), pour moi assez biaisé et malhonnête. C’est en me diversifiant dans mes activité s professionnelles que j’ai acquis un certain recul sur la chose. Puis en retravaillant dans la cuisine, j’ai pris conscience que je souhaitais continuer sur cette voie, mais selon mes propres termes. J’ai alors réfléchi à la manière dont je pouvais changer ce métier à mon échelle : plus écologique, durable et respectueuse des travailleurs.

Quels ont été vos premiers pas en tant qu’entrepreneur ? Vos premiers succès ? Vos principales difficultés ?

La principale difficulté a été de trouver le concept. Avec Martin, mon associé à l’époque, on a réinventé le métier de cuisinier, dans le sens où on trouvait tous les jours des produits différents, on faisait en sorte de ne plus avoir de gaspillage alimentaire et d’avoir un système de roulement entre les producteurs. La frustration c’est aussi quand on se présente avec le projet devant une banque pour demander des financements, et de s’essuyer des refus. Il faut être capable de trouver des gens qui écoutent et qui sont prêts à investir dans le projet. La plus grosse difficulté, c’est dans le fondement de l’entreprise, de créer un plan financier : on essaie toujours d’y montrer la meilleure partie de l’entreprise, mais on oublie vite que c’est un outil primordial pour le bon fonctionnement de l’entreprise.

Nous avons fait une séance de crowdfunding, qui a réussi, et nous a permis une bonne couverture médiatique

Dans quelle mesure voyez-vous votre projet entreprenariat comme une réponse aux défis écologiques et sociétaux qui se posent aujourd’hui ?

Nous proposons des produits qui sont vraiment bons pour la santé, sans pesticides, cueillis à la main. Je travaille avec des petits producteurs, donc je favorise l’agriculture à petite échelle et la diversité des produits.

Quel conseil souhaitez-vous adresser à la nouvelle génération des aspirants entrepreneurs ?

Je leur conseille de tester la formule, d’aller voir un maximum de personnes, et de confronter la formule. Il ne faut pas partir dans ses idées et à fabuler sur ce qui pourrait fonctionner ou ne pas fonctionner, avoir un échantillon représentatif de la clientèle, afin d’évaluer ce qui fonctionne chez quelqu’un et pas chez l’autre, et se positionner sur le marché.

 

*This publication has been produced with the assistance of the European Union. The contents of this publication are the sole responsibility of POSECO and can in no way be taken to reflect the views of the European Union or of ALDA.