LES TEMOIGNAGES

Découvrez comment certains contribuent au développement durable

« Bruxelles est réellement un « hub » pour l’entreprenariat »

Hanna BONNIER

27 ans

Fondatrice du

Phare Du Kanaal

Le Phare du Kanaal est un espace de coworking brusselois ouvert à tous, qui permet à des porteurs de projet de profiter des infrastructures de qualité fournies par le lieu. C’est une réelle opportunité de collaboration entre les différentes compétences représentées par les occupants du lieu, les « Marins ».

http://lepharedukanaal.com/fr/

https://fr-fr.facebook.com/lepharedukanaal/

Avec son projet le Phare du Kanaal, Hanna répond à l’objectif de développement durable n°11

Infos : objectifs de développement durable

Quel état d’esprit aviez-vous en tant qu’étudiant concernant la société ? Concernant votre avenir ?

J’étais à cette époque très axée sur les voyages, souhaitant découvrir ailleurs que la ville dans laquelle je vivais. J’ai donc commencé par un programme Erasmus au Danemark qui m’a beaucoup marqué, que ce soit dans l’apprentissage des langues, ou bien dans cette logique de ville durable : la façon de se déplacer (beaucoup en vélo), le paysage urbanistique, ou bien dans la façon de consommer, très saine. Cela a réellement contribué à forger ma vision sur l’avenir. J’ai aussi travaillé dans une ONG à Paris, où on était confronté à beaucoup d’entrepreneurs sociaux, et j’ai également retrouvé cette dynamique-là à Bruxelles.

En quoi cette expérience vous a –t-elle menée à entreprendre dans le sociétal ?

Cette expérience a été en partie l’élément déclencheur de cette décision. Mais c’est réellement mon arrivée à Bruxelles il y a 4 ans, où là, vélo-friendly, on n’y était pas du tout, mais j’y ai découvert une ville très axée sur l’entreprenariat et l’entreprenariat durable. Et aussi tout ce qui était le monde des freelances européens qui y convergent. Bruxelles est réellement un « hub » pour l’entreprenariat. Et là je me suis dit qu’il y avait réellement quelque chose à faire pour ces entrepreneurs, qui sont motivés mais n’ont pas les moyens de se payer un bureau, alors qu’ils en ont besoin notamment pour recevoir leurs clients, mais aussi et surtout d’une communauté d’autres entrepreneurs. L’idée a alors fait son chemin, et quand j’étais sûre de moi, je me suis lancée. Donc je pense réellement que c’est plusieurs expériences et plusieurs villes qui ont motivé ce choix, et l’âge aidant aussi à structurer ses pensées.

Quels ont été vos premiers pas en tant qu’entrepreneurs ? Vos principales difficultés et échecs ?

Le Phare a été créé il y a 2 ans et j’ai mis 1 an et demi à le monter. J’ai alors arrêté mon travail à la Commission Européenne pour me consacrer à mon projet entreprenarial. La première étape a été la rencontre de différentes instituions brusseloises qui distribuaient des bourses. Donc ça a été au début beaucoup de networking et de confrontation des idées à des entrepreneurs qui s’étaient lancés, avec succès ou non. J’ai donc rencontré Atrium, Microstart, Brusoc, Village Partenaire… Pour suivre des formations et monter des dossiers de bourses. On a aussi fait une campagne de Crowdfunding qui a réussi, cherché des locaux, fait des travaux. Donc monter le projet avant le Phare, ça a été beaucoup de rencontres, notamment celle de mon associé, ce qui a permis de modeler le projet. Nous n’avons pas rencontré particulièrement d’échecs, mais le concept a sans cesse été remis en question, en fonction des retours et des attentes de nos « marins ».

Dans quelle mesure voyez-vous votre projet entreprenariat comme une réponse aux défis sociétaux qui se posent aujourd’hui ?

Moi j’étais parti avec le Phare du postulat qu’il n’existait pas de lieu adapté pour la nouvelle génération de travailleurs indépendants. C’est-à-dire qu’aujourd’hui les espaces de coworking ou les bureaux fixes qui existent n’étaient pas adaptés pour cette génération qui n’a pas spécialement les moyens de se payer un bureau, les prix sur le marché étant assez important dans les espaces non-subsidiés. Moi mon idée c’était donc de créer un espace adapté à cette nouvelle génération en proposant des pass les plus flexibles possibles à des prix assez intéressants, et avec les services qui sont inclus, à savoir une salle de réunion, une communauté, un espace HORECA. On voit alors des synergies inattendues se créer entre les différents « marins ». On a souvent des retours assez positifs d’entrepreneurs qui nous disent qu’ils ne savent pas comment ils auraient fait sans le Phare.

Sur quel plan situez-vous votre contribution à la construction à un avenir meilleur ?

L’idée avec le Phare, c’était de créer un espace de quartier et de ville, dans lequel du lien social se crée, des deals également. Sur le plan social et entreprenarial, je pense que l’on pose une petite pierre à l’édifice.

Quel conseil souhaitez-vous adresser à la nouvelle génération des aspirants entrepreneurs ?

Je leur conseille de s’entourer avant toute chose, d’aller confronter leur projet auprès, non pas seulement de ses proches, mais d’aller se renseigner auprès de personnes neutres et objectives, qui ont de l’expérience, fructueuse ou non, afin de mesurer les risques. Aujourd’hui, il y a souvent ce discours de promotion de l’entreprenariat, mais l’entreprenariat c’est aussi risqué, vis-à-vis surtout des garanties financières. C’est souvent d’ailleurs ses propres fonds que l’on engage sur la table, donc soyez prudents, tout en gardant votre idée en tête. Il est important pour autant de rester humble, en acceptant les critiques et les remises en questions. Réussir à doser entre tout cela c’est la clé pour construire un projet solide à présenter devant les investisseurs potentiels ou les jurys

 

*This publication has been produced with the assistance of the European Union. The contents of this publication are the sole responsibility of POSECO and can in no way be taken to reflect the views of the European Union or of ALDA.